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jeudi 19 janvier 2012

Des nouvelles de Tiny Feet - Emilie Quinquis.



Ce que nous dit EMILIE : "En ce moment je suis en résidence à la goutte d'or sur un projet qui s'appelle "Crash Test". C'est Marc Sens (le guitariste de "Zone Libre") qui a composé la musique, la rappeuse Casey qui a écrit les textes, et moi qui les chante. Sur scène ce sera donc Manu Léonard aux machines, Marc Sens à la guitare et moi au chant. On fait une restitution de résidence jeudi 27/01" Plus d'infos ici : http://www.fgo-barbara.fr/854

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Voici l'article sur Emilie Quinquis paru sur ZikCard.

"Du groove, des volutes de guitare et une voix qui s’enroule autour de tout ça ... nous, on aime.
Alors nous avons voulu vous faire partager la poésie de Tiny Feet, son spleen élégant, ses recherches sonores un peu envoûtantes mais combien sympathique.


Du beatbox, des loops et un énorme travail ... Un band à elle toute seule !

Pourriez-vous nous parler un peu de votre parcours de musicienne ? D'où vient ce nom de Tiny Feet ?

Un parcours de musicienne, je ne sais pas. Mais un parcours, oui. Un chemin rempli de virages. Des virages obligés. Pour éviter de passer à côté des nécessités. Il s'avère que l'un de ces virages passe par là ... 
Comme tout le monde, j'ai commencé à chanter en faisant bouillir l'eau de mes pâtes.
Et puis un jour, cohabitant avec des musiciens, quelqu'un m'a entendue. Ils m'ont poussée entre les boîtes d'oeufs qui insonorisaient le garage, et ils m'ont traînée dans leurs boeufs. 
J'ai chanté le « real book » dans tel et tel bar rennais, mais je n'étais qu'un « fake ». Je n'ai jamais véritablement appris la musique. Je n'ai fait qu'écouter, et tenter une manière de répondre.
Je suis entrée dans une école d'acteurs. Je m'y suis perdue puis trouvée. Je n'avais pas le temps pour apprendre à parler en quintes, mais j'avais l'absolue nécessité de parler en sons.
Alors j'ai arrêté de faire semblant et puis j'ai essayé. Comme j'ai pu. Avec mes casseroles. Tandis que l'eau continuait de bouillir. J'ai cherché un nom. Pour ne pas perdre mes bouts de boucles au fond de mon ordinateur. Il y en a eu. Plusieurs. Sans doute par peur de devoir faire face à quelque chose de définitif. Mais rien de tout cela ne me faisait avancer. Je perdais mon temps à m'occuper de rien, au lieu d'avancer à petits pas, avec mes petits pieds maladroits qui me faisaient sans cesse perdre l'équilibre.
J'ai regardé ma loopstation. Mes chaussures la masquait. Je me suis aperçue qu'elles étaient trop grandes pour moi. J'avais surestimé mes pieds. Il me fallait redevenir honnête et avouer mes « tiny feet »...!!!???!!!...


Ce format « One woman-band », c'est un choix ou un concours de circonstances ?

Je crois que l'on s'arrange toujours pour que les concours de circonstances correspondent aux choix que l'on n'ose pas faire.
Non, parmi mes études, je n'avais pas le temps de m'engager auprès d'autres gens. Ou bien, si, j'aurais pu, mais au risque d'être trop souvent absente. Et au fond cela m'arrangeait bien. Car je ne savais pas faire de musique.
Et triturer des sons seule dans ma maison, cela me permettait de ne pas avoir à me trouver une légitimité. Je n'avais rien à devoir à personne. Le premier instrument que j'ai eu ayant été une basse (ce qui n'est pas des plus pratiques pour jouer seul), j'ai dû me creuser la tête, et j'ai finalement découvert cette petite boîte à pédales appelée « loopstation ».
La nuit je m'enfermais dans des boucles. Je faisais mes plus belles insomnies. Cela me suffisait. Mais un jour, un type audacieux m'a programmée dans son petit festival privé.
Je l'ai su six mois à l'avance mais quinze jours avant je n'avais toujours rien, si ce n'est des boucles d'insomniaques. Je me suis enfermée dans une salle noire que l'on m'avait gentiment prêtée, et j'ai cherché.
Ç'aurait été malvenu d'embarquer quelqu'un dans cette chute libre !

Vous écoutez quoi en ce moment ? Et quelles sont vos influences ?

En vérité je ne saurais dire quelles sont mes influences, dans le sens où cela serait mentir sur ma manière de travailler, qui est somme toute assez naïve. Grand nombre d'artistes m'ont marquée, parfois pour une toute petite note au milieu d'un morceau.
Mais s'il me faut absolument essayer de vous dresser une palette de choses qui m'interpellent en ce moment, je dirais ... Beth Gibbons ne m'a jamais déçue. Au niveau des univers sonores, je pense souvent à Sigur Ros, et aussi à Orka.
Il y a quelques temps, Soap&Skin m'a surprise. Récemment, Tim Hecker m'a hypnotisée. Et si j'essaye de regarder ce qu'il y a de positif en France ... Dans le registre des « one man band », je trouve que Piano Chat fait un travail formidable. Quand je m'interroge sur les parcours des artistes, je réécoute les débuts de Dominique A.
Si la question de chanter en français me revient au visage, je mets NYX de Mansfield.Tya. Et si j'essaye de faire de la guitare, j'entends « L'aurore » de Psykick Lyrikah. Et tant pis si je n'y arrive pas. En attendant j'aurais un peu oublié ce qui paralyse.


Il y a un CD éponyme déjà. En autoprod ? Et une drôle d'histoire autour de la pochette ?

Un CD fait maison, oui. Ou presque. Au départ c'est vraiment une démo, histoire de garder une trace correcte des morceaux à leur commencement.
La plupart ont déjà changé. J'essaye de les densifier au fur et à mesure.
C'est David Hervieu, un guitariste sacrément pédagogue qui l'a enregistrée, mixée etc. Je l'ai rencontré pendant mes études. Je prenais des cours auprès de lui. Il faut bien le dire, je n'étais pas très forte.
Et je crois que sans cette rencontre, je n'aurais jamais osé essayer ces chansons. David a été d'une écoute incroyable, et par sa patience et sa manière d'accepter que l'on veuille faire de la musique sans rien y comprendre au mode phrygien ou je ne sais quel tralala, il m'a permis de laisser tomber toutes les fausses excuses que je me trouvais pour ne pas me jeter à l'eau.
Il continue d'être un appui précieux, ce qui n'est pas négligeable lorsque l'on se risque à un projet solo. Quant à la pochette, c'est Nicolas Hanquet et Angus Johnson qui l'ont brillamment réalisée, à partir de ce qu'ils savent de moi, de ce projet, donc (si l'on met de côté le fait que je me sois sévèrement écrabouillée contre un arbre il y a quelques années) pas d'histoire drôle, juste un échange...

Votre style de musique réclame un énorme travail de synchro. Comment travaillez-vous cet aspect ?

C'est un casse-tête incroyable !!! Mais passionnant ... Depuis quelques temps je m'accroche perpétuellement au tic-tac du métronome pour essayer de me rentrer des rythmes dans le cerveau. De manière générale, j'essaye d'écouter différemment. Par exemple considérer les choses en longueur plutôt qu'en hauteur. Une demi-seconde, et une boucle ne tourne plus rond... En direct c'est assez palpitant. Je suis sur le fil. Et si je tombe, tout l'enjeu est de trouver une jolie pirouette !!! Mais il y a plusieurs morceaux sur lesquels je n'ai pas de tempo régulier. J'aime assez leur flottement. Je crois que je vais aller de plus en plus vers ça...

On sent un peu de nostalgie, de mélancolie rêveuse...c'est une idée que je me fais ? Aura-t-on du Tiny Feet qui claque prochainement ?

Ce n'est pas une idée, non. Peut-être qu'il est plus aisé de s'extasier du passé, à travers le filtre de la mémoire, que d'oser s'émerveiller du présent. Mais au-delà de ça, je ne sais pas si je sais raconter la joie. La vivre, par contre, oui. Alors on ne sait jamais... Peut-être que je finirai par trouver le moyen de la glisser quelque part !?

Allez hop ! Pour finir, un souhait pour cette année 2012 ? (promis, on le répète pas sinon ça ne se réalise pas ;-))

Avoir deux bras en plus !!!"

Cliquer ici pour voir le profil Tiny Feet sur Zikcard et écouter un peu de sa musique du coup ! :)

1 commentaire:

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