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mardi 21 juillet 2009

Avignon et Ciels.




A écouter : CLIQUER ICI
(Wajdi, Stan etc...)

Après son odyssée triomphale dans la Cour d'honneur du Palais des papes, au début du Festival, l'auteur et metteur en scène libano-québécois Wajdi Mouawad présente à Châteaublanc Ciels, la dernière pièce de sa tétralogie Le Sang des promesses. Cette création, dont l'artiste associé de cette 63e édition a réservé la primeur à Avignon, a reçu, au soir de la première, samedi 18 juillet, le même accueil très chaleureux de la part du public. Elle n'a pourtant pas, selon nous, les qualités de la trilogie composée par Littoral, Incendies et Forêts : la naïveté, le fleuve de mots qui, là, amenaient une humanité généreuse et souvent bouleversante, deviennent, ici, débordants. Trop.


Le dispositif intrigant du spectacle a pourtant tout pour attiser la curiosité et l'intérêt, dans un premier temps. Au milieu d'un des hangars de Châteaublanc est posé un vaste cube blanc, dans lequel les spectateurs sont invités à entrer. A l'intérieur, pas de scène, mais une forêt de petits tabourets pivotants, sur lesquels se serre le public. L'action a lieu dans des sortes d'alvéoles aménagées en hauteur sur les quatre côtés du cube, et scénographiées avec style par Emmanuel Clolus.

Séduisant, ce dispositif ne gomme pas les faiblesses de la pièce, qui met en scène un quintette d'agents secrets attachés à déjouer un complot terroriste. Le sixième homme de l'équipe de l'"opération Socrate" vient de se suicider. Qu'y a-t-il derrière ce suicide ? Qu'avait-il découvert qui l'ait autant bouleversé ?

On ne racontera pas la suite, pour ne pas déflorer une intrigue qui se noue autour d'un étrange complot poétique, d'une Annonciation du Tintoret, d'un jeu sur des cryptages mathématico-littéraires et, bien sûr, de douleurs familiales, notamment celles des rapports père-fils. Mais disons que l'ensemble, qui voudrait se mettre à l'écoute de la révolte légitime d'une jeunesse sans voix, n'est pas toujours léger-léger. A l'image de cette conclusion : "La beauté et la poésie peuvent devenir destructrices."

Ce côté Club des cinq face à Al- Qaida est porté par un quatuor d'acteurs formidables, face auquel la seule fille de la bande, Valérie Blanchon, a un peu de mal à exister : John Arnold, Georges Bigot, Olivier Constant et, surtout, un Stanislas Nordey dont le jeu sans psychologie apporte un mystère bienvenu. Le metteur en scène avait livré, l'hiver dernier, une superbe vision d'Incendies, et devrait monter prochainement une autre pièce de son ami libano-québécois. Décidément, le tandem Nordey-Mouawad joue gagnant-gagnant.

© Libé.

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